De la variabilité des langues à la variabilité du réel
Cet article tient pour acquise la thèse de la relativité linguistique. Nous pensons, en effet, que la langue constitue une certaine analyse de l'expérience, un certain découpage du monde et qu’à ce titre, elle procure à ses locuteurs une sorte de prisme à travers lequel ils sont tenus à une cer...
- Autores:
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Fath, Nour-Eddine
- Tipo de recurso:
- Article of journal
- Fecha de publicación:
- 2014
- Institución:
- Universidad Nacional de Colombia
- Repositorio:
- Universidad Nacional de Colombia
- Idioma:
- spa
- OAI Identifier:
- oai:repositorio.unal.edu.co:unal/67171
- Acceso en línea:
- https://repositorio.unal.edu.co/handle/unal/67171
http://bdigital.unal.edu.co/68199/
- Palabra clave:
- 8 Literatura y retórica / Literature
anthropology
linguistic relativism
cultural relativism
worldview
diversity of reality
universe of belief
antropología
relativismo lingüístico
relativismo cultural
visión del mundo
diversidad de la realidad
universos de creencias
anthropologie
relativisme linguistique
relativisme culturel
vision du monde
diversité
- Rights
- openAccess
- License
- Atribución-NoComercial 4.0 Internacional
Summary: | Cet article tient pour acquise la thèse de la relativité linguistique. Nous pensons, en effet, que la langue constitue une certaine analyse de l'expérience, un certain découpage du monde et qu’à ce titre, elle procure à ses locuteurs une sorte de prisme à travers lequel ils sont tenus à une certaine représentation du réel. Les images du réel, obtenues dans chaque langue particulière, ne sont donc jamais exactement superposables; si bien que lorsque nous parlons du monde, dans deux langues différentes, nous ne parlons jamais tout à fait du même monde. Les mondes où vivent des communautés linguistiques différentes sont, ainsi, des mondes distincts, pas simplement le même monde avec d'autres étiquettes. Bref, une langue ne constitue pas une simple nomenclature. Relativement à des catégories grammaticales spécifiques, chaque langue, en effet, façonne les représentations mentales de ses locuteurs, en leur procurant une certaine vision du réel. La faculté de juger des locuteurs n’en est, cependant, pas, pour autant, déterminée par une hypothétique intelligence collective, qui serait issue du partage d’une vision du monde et d’une expérience communes. La vérité langagière étant foncièrement relative, puisque dépendant du ego-hic-nunc des locuteurs, la vision du réel en est, en effet, ainsi, variable non seulement à l’échelle des communautés linguistiques - chacune appréhendant le monde à travers ce que sa langue en fournit comme vision, mais à l’échelle, aussi, des locuteurs, à l’intérieur d’une même communauté - chaque locuteur, relativement à son « univers de croyance », croyant être vrai ce qui ne l’est pas nécessairement pour un autre. |
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